Le Hamas a officiellement désigné Yahya Sinouar comme nouveau chef du bureau politique, une décision annoncée mardi par communiqué. Cette nomination survient après l’assassinat d’Ismaïl Haniyeh à Téhéran la semaine dernière, un acte attribué à Israël, bien qu’aucune revendication officielle n’ait été faite. Haniyeh, figure clé des négociations pour un cessez-le-feu, laisse place à Sinouar, un homme au passé marqué par 22 années d’emprisonnement, et sous l’autorité duquel opèrent les brigades al-Qassam, la branche armée du Hamas.
À Ramallah, cette nomination a surpris nombre d’observateurs, qui s’attendaient plutôt à la désignation d’une figure de l’étranger, telle que Khaled Mechaal, Moussa Abou Marzouk ou Khalil al-Hayya. Le fait que Yahya Sinouar réside à Gaza est perçu comme un défi supplémentaire pour Israël. Hani, un habitant de Gaza, voit en cette nomination une opportunité potentielle pour accélérer la fin de la guerre, estimant que la proximité de Sinouar avec les réalités locales pourrait favoriser des négociations plus efficaces en vue de lever le siège imposé à la bande de Gaza.
Cependant, l’optimisme est mitigé parmi la population. Un autre habitant, préférant garder l’anonymat, avertit qu’il ne faut pas se réjouir trop vite. Selon lui, le peuple a peu de pouvoir sur ces décisions internes au Hamas. À Gaza, de nombreux habitants craignent que cette nomination ne fasse que prolonger le conflit, voyant en Yahya Sinouar un leader déterminé à ne pas céder aux pressions israéliennes, quel qu’en soit le coût humain.
