Depuis le 1er août, le Nigeria est secoué par des manifestations massives contre le coût élevé de la vie et les politiques économiques du gouvernement. Ces protestations, qui ont commencé pacifiquement, ont dégénéré en violences, causant la mort de plusieurs personnes. Les manifestants exigent des réformes rapides et des mesures concrètes pour atténuer les difficultés économiques.
Le président nigérian Ahmed Bola Tinubu, au pouvoir depuis mai 2023, a tardé à réagir, s’adressant à la nation seulement au quatrième jour des manifestations prévues pour durer dix jours. Les protestataires réclament la réintroduction des subventions sur le carburant et la fin de l’ancrage de la monnaie locale au dollar, deux mesures cruciales pour alléger le coût de la vie. « J’ai pris la décision douloureuse mais nécessaire de supprimer les subventions sur le carburant et d’abolir le système de change multiple, ce qui a entraîné des difficultés économiques pour notre nation. Ces décisions étaient essentielles pour mettre fin à une mauvaise gestion économique qui a duré plus d’une décennie, » a déclaré Tinubu.
Cependant, cette intervention n’a pas apaisé les manifestants. « Le discours n’a pas répondu à nos préoccupations. Il ressemblait à une campagne électorale, » a critiqué Deji Adeyenju, activiste et avocat. Les manifestants restent insatisfaits, le président n’ayant pas abordé les questions cruciales telles que la lutte contre la faim. Son offre de dialogue a été perçue comme insuffisante. Dumebi Kachikwu, ancien candidat à la présidentielle, a partagé ce sentiment. ** »Je n’ai pas vu dans le langage corporel du président un homme affecté par les événements tragiques de la semaine dernière. Perdre dix-neuf citoyens lors de manifestations violentes devrait susciter plus de compassion. J’ai vu un homme lire un discours préparé, »** a-t-il dénoncé.
Selon Amnesty International, les manifestations, initialement pacifiques, ont dégénéré en violences dans plusieurs régions, causant la mort de treize personnes dans les États de Borno, Jigawa, Kano, Kaduna et d’autres. L’ONG a appelé à la création d’une commission d’enquête indépendante. « Pour que les Nigérians se rassemblent et expriment leur mécontentement face à la mauvaise gouvernance, à la corruption et au pillage de notre trésor national, personne ne sponsorise ce mouvement. C’est une prise de conscience sur les réseaux sociaux, déclenchée par la faim, » a affirmé Kingdom Ekere, un manifestant.
Depuis son arrivée au pouvoir en mai 2023, le président Tinubu défend ses réformes économiques, y compris la suppression des subventions sur le carburant et l’électricité ainsi que la dévaluation du naira, comme des mesures nécessaires pour corriger des années de mauvaise gestion économique. Cependant, ces décisions ont provoqué une vague de protestations, débutées le 1er août, contre le coût élevé de la vie, avec des appels à une réduction des prix de l’essence et de l’électricité.
Il faut noter que, la police nigériane a annoncé avoir arrêté près de 700 personnes lors des deux premiers jours des manifestations, les accusant de vol à main armée, incendie criminel et destruction de biens.
