16 janvier 2025

Le Kenya face à une nouvelle vague de protestations après l’annonce de la réintroduction des taxes controversées

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Le gouvernement kényan se prépare à une nouvelle période de turbulences sociales après que le ministre des Finances, John Mbadi, a annoncé la réintroduction de certaines propositions fiscales controversées. Ces taxes, qui avaient déjà provoqué des manifestations massives et meurtrières, sont désormais de retour sous la forme d’un projet de loi d’amendement fiscal, destiné à aider le pays à rembourser ses dettes auprès de la Banque mondiale, du Fonds monétaire international (FMI), et de la Chine.

L’annonce de Mbadi a immédiatement ravivé les tensions. Les propositions fiscales retirées sous la pression populaire incluent des mesures telles que la taxation des produits considérés comme non respectueux de l’environnement, une disposition qui, selon les critiques, pourrait alourdir le coût de produits de première nécessité comme les serviettes hygiéniques et les couches.

Le mouvement de protestation, principalement dirigé par les jeunes, a rapidement réagi en appelant à la reprise des manifestations à travers le pays. Depuis la mi-juin, plus de 50 personnes ont perdu la vie dans les affrontements entre manifestants et forces de l’ordre, selon la Commission nationale des droits de l’homme du Kenya, accentuant les accusations de brutalités policières.

L’opposition politique n’a pas tardé à condamner cette décision. Robert Mbui, législateur de l’opposition, a qualifié le projet de réintroduire ces taxes de « grave erreur » et a accusé le nouveau ministre des Finances de tenir un « double langage », après avoir affirmé au début du mois qu’il n’avait pas l’intention d’augmenter les impôts.

Pour sa part, le Président William Ruto a défendu ces nouvelles taxes comme étant nécessaires pour maintenir la stabilité économique du pays, tout en avertissant que le retrait du projet de loi précédent aurait des conséquences. Le FMI, qui soutient un programme de réforme économique au Kenya, a déjà exprimé sa confiance dans le fait que les ajustements fiscaux controversés permettront de trouver un équilibre pour l’avenir.

Malgré les pressions croissantes, Ruto a fermement rejeté les appels à sa démission, affirmant qu’il ne cédera pas aux exigences des manifestants. Le Kenya se retrouve donc à nouveau à un carrefour délicat, où les tensions sociales et les impératifs économiques s’affrontent, menaçant de plonger le pays dans une nouvelle phase d’instabilité.

Ornella K.

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