La Cour pénale internationale (CPI) a levé ce vendredi 21 juin 2024, les scellés sur un mandat d’arrêt longtemps gardé secret contre le djihadiste Iyad Ag Ghaly. Ce chef de l’organisation Ansar Dine au Mali, est accusé de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité commis lors de la prise du nord du pays par les groupes djihadistes entre janvier 2012 et janvier 2013.
Selon le communiqué de la CPI, la Chambre préliminaire I a rendu public ce mandat à la demande du Procureur. Initialement délivré sous scellés le 18 juillet 2017, le mandat cible Iyad Ag Ghaly pour son rôle présumé dans les événements tragiques de cette période. Iyad Ag Ghaly, alias « Abou Fadl », est né dans la région de Kidal. De nationalité malienne et appartenant à l’ethnie touarègue, il est membre de la tribu des Ifoghas. La CPI le considère comme le leader incontesté d’Ansar Dine, un groupe ayant contrôlé Tombouctou en alliance avec AQMI à l’époque des faits.
Iyad Ag Ghaly est poursuivi notamment pour l’attaque d’Agheloc le 24 janvier 2012, au cours de laquelle au moins 40 soldats maliens avaient été tués ainsi que pour la prise et l’occupation de Tombouctou pendant dix mois. Les autres crimes incluent le viol, l’esclavage sexuel, et d’autres formes de violences sexuelles. Pour les crimes contre l’humanité, il est accusé d’emprisonnement illégal, de viol, d’esclavage sexuel, ainsi que de persécutions religieuses et sexistes.
La CPI affirme qu’Iyad Ag Ghaly est responsable de ces crimes soit en les commettant directement, soit en les ordonnant, les encourageant, ou en fournissant une aide ou une assistance quelconque. En tant que chef militaire, il aurait également une responsabilité de commandement. La Cour a demandé au greffe de préparer une demande de coopération pour l’arrestation et la remise du suspect. Cette demande sera adressée aux autorités compétentes de tous les États concernés et à toute autre autorité pertinente.